Interdiction du CBD en Italie : État des lieux et perspectives d'avenir

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Le CBD interdit en Italie en 2025 : que se passe-t-il vraiment ?

Depuis quelques années, le CBD (cannabidiol) a connu un véritable boom en Europe, et l’Italie n’a pas fait exception. Mais depuis avril 2025, le pays a brusquement changé de cap, interdisant purement et simplement la production, la vente et même la détention de fleurs de CBD. Une décision brutale, qui soulève de nombreuses questions et inquiétudes, tant pour les consommateurs que pour les professionnels du secteur. N’est-il pas surprenant qu’un pays qui avait légalisé le cannabis light revienne ainsi sur ses pas ?

Pour comprendre ce retournement, il faut revenir sur le contexte législatif, les motivations du gouvernement Meloni et les conséquences déjà bien visibles sur le terrain.

Contexte législatif : du cannabis light à l’interdiction pure et simple

Une ouverture rapide… suivie d’un revirement total !

Tout commence en 2016, quand l’Italie adopte la loi 242, autorisant la culture de chanvre contenant moins de 0,6 % de THC. Résultat : un boom des produits à base CBD pas cher, avec des milliers de shops, de marques locales, et une vraie dynamique économique.

Mais dès 2022, avec l’arrivée au pouvoir du gouvernement Meloni, le ton change. En novembre 2024, un décret est annoncé : il prévoit le reclassement du CBD comme substance stupéfiante, et donc son interdiction pure et simple – même s’il ne provoque aucun effet psychoactif.

Ce décret entre en application en avril 2025, malgré les nombreuses critiques venues de l’industrie, des consommateurs et même de juristes européens. Et pourtant, quelques mois auparavant, le Conseil Supérieur de la Santé italien affirmait que le CBD n’avait pas de potentiel addictif…

Situation actuelle : une interdiction... puis une suspension ?

Depuis avril, tous les produits à base de CBD (fleurs, huiles, infusions, etc.) sont interdits en Italie. La production, la vente et même la détention sont désormais considérées comme des délits. Cette mesure a plongé tout un pan de l’économie dans l’incertitude.

Mais coup de théâtre : le 12 mars 2025, après une mobilisation intense des associations comme Imprenditori Canapa Italia et Canapa Sativa Italia, le Conseil d’État italien suspend provisoirement le décret. Motif ? Un manque de preuves scientifiques justifiant cette interdiction totale.

? En clair : l’interdiction est en pause, mais la situation reste floue. Le décret n’est pas définitivement annulé, et le gouvernement pourrait revenir à la charge avec un nouveau texte.

L’impact économique : une filière sacrifiée

Cette décision gouvernementale a eu des conséquences immédiates sur le terrain :

  • Plus de 3 000 entreprises concernées, dont des producteurs, des transformateurs, des distributeurs et des commerçants.

  • Environ 10 000 emplois menacés dans une filière estimée à 500 millions d’euros de chiffre d’affaires.

  • Des boutiques fermées du jour au lendemain, des stocks détruits, et des investissements perdus.

Les professionnels dénoncent une décision idéologique et arbitraire, prise sans concertation et en contradiction avec la réglementation européenne, qui autorise la libre circulation des produits à base de CBD (tant qu’ils respectent les taux de Delta 9 THC).

Et les consommateurs dans tout ça ?

Pour les consommateurs italiens, cette interdiction est une double peine :

  • Moins de choix, plus de stress : les huiles de CBD, fleurs et tisanesvétaient devenues des produits du quotidien pour beaucoup (sommeil, anxiété, douleurs...).

  • Risque de marché noir : en supprimant l’offre légale, le gouvernement pousse malgré lui vers des circuits non contrôlés, donc plus risqués.

Une enquête menée début 2025 montrait que près de 50 % des utilisateurs réguliers de CBD en Italie avaient constaté une hausse de leur stress ou une baisse de leur qualité de sommeil depuis la disparition des produits, notamment les gammes de CBD thérapeutiques.

Gamme de produits CBD Thérapeutique de CBD Discounter

L’Europe saisie : la bataille continue

Au niveau européen, plusieurs recours ont été déposés auprès de la Commission européenne, qui a ouvert une enquête pour vérifier la conformité du décret italien avec les règles du marché intérieur.

Rappel : la Cour de justice de l’Union européenne a déjà statué que le CBD n’est pas un stupéfiant et doit pouvoir circuler librement dans les États membres.

Si Bruxelles tranche en faveur des plaignants, l’Italie pourrait être contrainte d’annuler son décret. Mais d’ici là, l’incertitude règne.

Quelles perspectives pour l’avenir du CBD en Italie ?

Rien n’est encore joué. Plusieurs scénarios sont possibles :

  • Si les tribunaux confirment la suspension, le gouvernement devra revoir sa copie.

  • Si l’Europe tranche en faveur de la filière, cela pourrait forcer l’Italie à se réaligner.

  • En attendant, certaines marques italiennes commencent déjà à délocaliser leur production, notamment en Espagne ou en France, où la réglementation est plus claire.

Ce qu’il faut retenir : la bataille est autant politique que juridique. Et ce qui se joue en Italie pourrait bien avoir des répercussions dans toute l’Europe.

Restons informés, solidaires, et actifs

L’interdiction du CBD en Italie est une décision-choc qui nous rappelle l'interdiction du THCP et autres dérivés comme le Delta P en France en juin 2024, et qui montre à quel point les acquis autour du chanvre sont fragiles. Mais face à cette situation, la communauté – consommateurs, entrepreneurs, militants – ne baisse pas les bras.

Chez nous aussi, en France, cette affaire mérite toute notre attention. Car si cela peut arriver là-bas, rien ne garantit que ça ne se produira pas ici un jour.

? Alors restons curieux, vigilants, et unis pour défendre une plante naturelle aux bienfaits reconnus.

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